Poésiade

Poésiade

Pluie

Pluie

 

Sitôt qu’une petite pluie

Vient à picorer le goudron,

Il devient lisse, il s’y déplie

Un miroir où l’on voit profond.

 

Sitôt que s’abat une averse

Sur la dalle de grès doré,

Notre terrasse se renverse

Dans une image où se mirer.

 

Sitôt qu’un pan de ciel se vide :

Hallebardes sur le gazon,

Ce paillasson sec et livide

Verdit comme un caméléon.

 

Aussitôt qu’une écluse en trombe

S’ouvre aux délices du jardin,

C’est de l’or liquide qui tombe,

S’engouffre aux crevasses sans fin.

 

Sitôt que d’un septembre humide

Jaillit la douceur d’un printemps

Brouillé avec l’éphéméride,

Le regain se dresse hardiment.

 

Claudette Louchart

 



13/09/2012
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