de fugue en impromptu
De fugue en impromptu . .
De fugue en impromptu, de prélude en ballade,
Chopin revient à nous, fracassante tornade ;
Les doigts tétanisés et pourtant déliés
Déclenchent l’ouragan, étripent le clavier.
Ces doigts qui font jaillir des gerbes d’étincelles
Sont comme autant d’oiseaux lâchés à tire d’aile,
Sonnent jusqu’à l’intime, au cœur de l’émotion,
Méticuleux dans l’art, frisant la perfection.
Le piano dominé par un toucher qui porte
Délivre la couleur, gravé comme à l’eau-forte,
Sans nous laisser intacts, fait son chemin en nous,
Un souffle comparable à un coup de grisou.
Les accords plaqués sonnent, les notes dégoulinent,
Retenues, débridées, cascades cristallines ;
Par dix doigts intrépides, un courant est passé :
Le public est heureux, conquis et transformé.
L’artiste sait donner le meilleur de lui-même,
Et ne peut pas tromper l’écoute qu’il emmène.
Donné avec amour, avec fougue et brio,
Chopin transporte loin, bien au-delà des mots.
Claudette Louchart
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 4 autres membres