Par delà
Par delà
Le passage sur l’autre rive
S’accompagne souvent de fleurs,
Car leur muet langage fige
Le recueillement dans les pleurs.
Le jet de la fleur naturelle
Distrait les tombeaux refroidis,
Comme la vie, elle étincelle,
Mais cèle la mort en ses plis.
Qui sait le prix d’une corolle ?
La fulgurance d’un éclat ?
C’est l’éternité qui s’immole,
D’un glas jaillit l’alleluia.
Une onde effleure le pétale
Succombant au soleil cruel ;
L’or du monde est là qui s’étale,
Joie et peine livrent duel.
La fleur dépouille la torture,
Elle entr’ouvre son paradis,
Dilate un cœur de pierre dure
Dans un souffle qui le grandit.
Claudette Louchart
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