Poésiade

Poésiade

brodequins

 

Brodequins

 

 

Je me souviens encor de ces grosses chaussures

Que le bouif me tailla, me cousit sur mesures,

Des brodequins chaussants, moulés à ma cambrure,

Et prévus pour durer au moins deux trois pointures..

 

Je me souviens encor de ces bons godillots,

Rustiques à sertir petits pieds parpaillots,

Ils m’ont vu transpirer souvent sous le maillot,

Au parfum du lilas, nid douillet du pouillot.

 

Je me souviens encor du respect inspiré

Par le travail sacré du maître cordonnier,

L’odeur du cuir emplit le petit atelier :

Remugles mélangés des souliers habités.

 

Si je me souviens tant de mes jeunes semelles,

C’est qu’elles ont coûté l’or fin de mes prunelles,

Les mêmes de nos jours vident mon escarcelle,

Si j’ai bon pied, bon œil, bien sûr, c’est grâce à elles

 

Claudette Louchart



20/09/2012
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