Batellerie de Loire
Batellerie de Loire
Quand la batellerie à son point culminant
Voyait voguer les toues cabanées, les chalands,
La Loire était comme une autoroute actuelle,
Le trafic empruntait cette voie naturelle.
Il fallait bien trois jours de Nantes jusqu’à Blois
Si aucune avarie ne retardait l’exploit !
Le vin nouveau tiré d’un gouleyant cépage
Avait bien du mal à supporter le voyage.
Il tournait au vinaigre, et il était grand temps
D’arrêter les gabares sur les quais d’Orléans !
La mère est dans les fûts en pellicule fine,
Dessaux s’empresse d’y implanter son usine.
De nombreux toponymes témoignent du passé :
« Port de Luynes », « Port Vallières », ces noms nous sont restés,
Ports fluviaux qui connurent une activité dense,
Car c’est par trains entiers que les drakkars se lancen
ù
Le futreau essuyait souvent mille avatars
Accumulant des heures et des jours de retard ;
Un faible tirant d’eau, un fond plat sont de mise,
Il faut le mettre en fosse, hâler quand il s’enlise.
Le chemin d’eau s’emplit des plus lourds chargements :
Bois, charbon, sel, ardoises, épices d’Orient.
Vers mil huit cent quarante, la marine de Loire
Connaît son apogée, sa période de gloire.
Des toues à l’identique, sans vis, clous ni boulons
Se refont de nos jours dans un noble bois blond ;
Comme un morceau de choix de notre patrimoine
Que le vent des années enlumine et boucane.
04 04 11
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